jeudi 31 mai 2012

Dernier bulletin du 31 mai 2012


Chères lectrices, chers lecteurs,

Dans quelques instants, Batida touchera terre, au terme d'une grande aventure. C'est 
l'occasion pour nous de vous chantonner, de vous murmurer, de vous confier notre :

« BLUES DE LA GRANDE BLEUE ».

Dans le rétroviseur,
Nous revoyons, les coureurs de la Transquadra, les champions Momo et Pompon, 
les enfants attentifs, les adolescents curieux et les professeurs pédagogues du CHU 
de Nantes, les mécènes généreux, les bénévoles dévoués de l'Association Horizon-Voiles.

Tout se bouscule,
Oui, comment choisir les meilleurs moments ? « Tout est à prendre, il n'y a rien à laisser » : 
les réunions préparatoires, les visites au CHU, la préparation du voilier, la coque décorée 
des dessins des enfants, l'excitation du départ, la trace GPS progressant, l'escale de Madère,
la course dans les Alizés, l'arrivée au port du Marin, la chaleur de la Martinique, le retour en 
équipage, le près gité, le portant confortable, le foc roulé, les ris de grand-voile, les quarts 
de nuit, les crêpes de haute mer, les conversations de cockpit, les rencontres « chez Peter » 
à Horta, le ciel étoilé, la mer bleue, verte, grise, douce, dure, le vent sifflant, grognant, les 
oiseaux planants, les dauphins joueurs, la baleine curieuse, la bruine collante, les nuages 
torsadés, lenticulaires, pommelés, échevelés, griffés, cotonneux, …, ..., ...

« Emmenez-moi, au bout de la terre, emmenez-moi, au pays des merveilles »,
Ce blog a tenté d'illustrer ce petit air qui valse dans notre tête. Et par vos encouragements, 
vos témoignages, vos mails, vos dons, votre participation, vous avez contribué à remplir 
« la boîte à souvenirs collective », où chacun de nous ira prendre, à son gré, un peu de 
« tu-te-souviens ? ».

Pour tout cela MERCI.

Pour HORIZON VOILES
à bord de Batida, à un mille du port de Pornic le 31 mai 2012.    

mercredi 30 mai 2012

Bulletin du 30 mai 2012


Chères lectrices, chers lecteurs,
 
Ça brille.
Cette nuit encore nous avons bénéficié de moments remarquables et nous allons tenter 
de vous faire partager nos émotions. Batida trace sa route sur une mer très calme, le ciel 
dégagé est couvert d'étoiles brillantes. Nous en observons en mer beaucoup plus qu'à 
terre.  La « ouache » (vague d'étrave) et le sillage se détachent très nettement sur l'eau 
sombre et chuintante. Cette mousse argentée est constellée de paillettes dorées qui 
jaillissent en un feu d'artifice fugace et féerique. Nous avons la chance de passer sur un 
banc de planctons microscopiques qui émettent des lucioles illuminant  notre sillage. 
Les savants nomment ce phénomène, la luminescence.
 
Les Açores.
Nous sommes à 130 milles de la côte et le fond de la mer du grand large remonte depuis 
3-4000 mètres à 130 mètres (le fameux plateau continental). Cette remontée sur 30 milles 
de large se nomme , « l'acore ou tombée » cette zone est très fréquentée par les bateaux de 
pêche, car très poissonneuse. Nous tournons autour du « Corto Maltese » de Noirmoutier. 
Nous lui ferons parvenir la photo de son bateau en train de « virer son filet » (remonter 
son filet).
 
Un temps de curé.
Aujourd'hui, lorsqu'il n' y a pas de vent, la jeune génération dit «y a pétole molle» Ce n'est 
pas agréé par le dictionnaire. Par contre la très ancienne expression c'est  «un temps de curé» 
correspond bien à la météo du jour. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, sur le bateau du roi
embarquaient, outre les officiers, un botaniste, un dessinateur, un chirurgien et un ecclésiastique. 
Ce dernier profitait du temps calme et de l'eau plate comme un lac pour enfin pouvoir dresser 
un autel et dire la messe. L'équipage, mi craintif, mi railleur, décrivait cette situation en disant : 
«y a un temps de curé».
 
La risée Volvo.
Le manque de vent, nous a contraints à utiliser la force propulsive du moteur Volvo (c'est la 
risée Volvo). Nous sommes en effet aidé non point par des poissons volants, ni par Pégase le 
cheval ailé, mais par une créature mythique. C'est une histoire très ancienne racontée, vous
pouvez nous croire, avec beaucoup de détails dans la saga du fameux chef viking Éric Le Rouge. 
Son drakkar orné d'une tête de dragon comme chacun sait pouvait solliciter, après une offrande 
au "Dieu Pétrole", la force de l'étrange, du mystérieux et très efficace «Vol-Veau». Cet
animal mythique alliait la beauté aérienne de l'albatros et du jeune taureau. C'est le Vol-Veau. 
Aujourd'hui nous pouvons dire: « merci Volvo ».
 
Note de BERnard : attention les vapeurs de pétrole doivent être respirées avec modération, sous leurs effets"ON" peut prendre les chevaux vapeur pour des éléphants roses).

Moberisa.
A bord de Batida en phase d'approche.
Le 30 mai 2012.
46°38 N / 4°30'w

mardi 29 mai 2012

Bulletin du 29 mai 2012


Chères lectrices, chers lecteurs,
 
Où êtes-vous ?
Sur la carte de l'Atlantique, proposée par votre blog favori, vous suivez la trace 
dessinée par votre vaillant Batida. On ne le dira jamais assez, merci Gégé et Mimi 
de nous avoir montré ce qu'il faut faire pour naviguer confortablement sur un 
voilier peu gîté, avec un vent portant. Non, non ! Ne rougissez pas, vous méritez bien 
ces compliments sincères. Comme disent les marins pêcheurs après la marée, nous 
faisons « route port. » c'est à dire route directe vers Pornic.
 
Cette nuit..
Hier soir, le lampiste (C. Toto Matic) a eu beaucoup de travail pour allumer tous 
les lampadaires dans un ciel sans nuage. En mer, en l'absence de lumières artificielles, 
les étoiles se détachent avec netteté sur un fond plus ou moins foncé (la voie lactée y 
est bien visible et porte bien son nom). Les étoiles n'apparaissent, ni toutes blanches, 
ni argentées, mais elles se parent de multiples nuances de blancs aux reflets jaunes, 
bleus, verts, rouges, violets, oranges, indigos, etc.
Une bien belle veille commence...
 
L'autoroute.
Cette nuit, notre chemin a croisé un passage fréquenté par les navires qui commercent 
entre les ports d'Europe du Nord, d'Afrique et de Méditerranée, via la pointe de Bretagne 
et le goulet de Gibraltar. Cette armada, nous la découvrons d'abord sur notre ordinateur 
de bord grâce son système A.I.S. (Automatique Identification Système) qui nous renseigne 
sur le nom, le cap, la vitesse, le type du navire et sa destination . Nous ne pouvons les 
nommer tous car ils sont près d'une centaine, mais pour illustrer notre propos, nous transcrivons
ci-après quelques noms et caractéristiques lus à l'écran : 
- Coral Lophélia, Portland tanker, 108 mètres,   15 nœuds ;  
- Jinsei Marv, Stamarta, roulier, 168 mètres, 16 nœuds ; 
- Herodote, porte-containers, armateur français CMA-CGM, destination Phillipsburg, 
  170 mètres, 11 nœud s, 
- Captain Mickaël (sic) cargo marchandise, 274 mètres, 15 nœuds, 
- Callao / Costa Luminosa , paquebot à passagers, 294 mètres, 20 nœuds, Le Havre. 

Ce que l'on nomme communément « cargo » désigne un bâtiment transportant des marchandises.
Mais cette appellation générique regroupe en réalité des navires de types très différents, 

adaptés à des usages spécifiques, principalement liés à la nature des marchandises transportées. 

Tout va pour le mieux à bord et autour.
A bientôt
 
MOBERISA .
Batida, 12 mètres, 6,24 nœuds, voilier de plaisance,  route  fond 78°.
Destination Pornic.
Le 29 mai 2012;
46°09 N / 7°26 W.

lundi 28 mai 2012

Bulletin du 28 mai 2012


Une belle histoire d'amure.

Chères lectrices, chers lecteurs,
Ca change.
Ceux qui dormaient appuyés sur le coté droit du voilier, se sont réveillés, calés sur 
le côté gauche ! Et oui, vous qui êtes maintenant bien amarinés vous avez compris,
Batida a viré . Depuis les côtes acores (qui tombent rapidement dans l'eau) des Açores 
nous avons navigué durant cinq jours « bâbord amure ». Il va falloir s'habituer !

Pourquoi ?
Oui, pourquoi dit-on , bâbord amure ou tribord amure ? Nous entendons d'ici, certains 
affirmer avec force : « Oh ça va, on sait, quand le vent vient de droite (tribord), le 
voilier navigue tribord  amure ». Nous répondons : « désolé (en fait, nous
sommes très contents, vous êtes tombés dans le piège), désolé, votre affirmation 
n'est pas une définition mais un moyen mnémotechnique (pour s'en souvenir).

Et bien voilà :
Du temps de la marine en bois, (ça fait longtemps que nous n'en avions pas parlé!),  
sur les plus simples canots, les voiles étaient de forme « carrée ». Et chaque coin de 
cette voile se désigne par le terme « lof ». Le lof du bas arrière, reçoit l'écoute  et  le 
lof du bas avant est amuré (attaché) soit à bâbord soit à tribord. De là vient l'expression 
naviguer «amuré à bâbord » ou « bâbord amure ». Notre « canot » lui, navigue tribord 
amure, aujourd'hui. Maintenant vous pourrez dire « je sais ».

C'est du beau, du bon temps.
Depuis que Gégé et Mimi nous ont quitté, vous l'a t on dit ? Nous avons un vent portant 
de très bonne volonté. Cinq jours de moyennes quotidiennes soutenues (165 nautiques) 
grâce à Éole qui souffle de 15 à 35  nœuds. Des températures relativement douces, 
sauf  hier ou la «boucaille» nous a «poissé». A Douarnenez on désigne par le mot 
«boucaille», ce que tout ceux qui ne sont pas d'ici, et que l'on appelle avec un brin de 
défiance les «parisiens», nomment la bruine, ou crachin nantais. Mais pour nous, tant 
qu'il y a du vent, ni trop ni pas assez, c'est du beau temps qui nous offre du bon temps.
 
A demain.
 
MOBERISA. Le 28 mai 2012
À bord de Batida, tribord amure,  grand voile à un ris, foc roulé à deux tours, vent de sud 
19 nœuds, route sur Pornic au 76°, température de l'air 16°C, température de l'eau 15°C. 
Position: 45°42  N/ 
10°35 W.

Bulletin du 27 mai 2012


C'est aujourd'hui dimanche.
Chères lectrices, chers lecteurs,
Merci de chanter avec nous :
« C'est aujourd'hui dimanche, tiens ma jolie Maman, voici ces roses blanches,
toi qui les aime tant ...»
Ca sent bon.
Vous aussi vous aimez le dimanche car il n'y a pas école, et pour beaucoup c'est
 jour de grasse matinée. A bord de Batida, nous respectons les us et coutumes 
du pays . Et en plus un fumet délicat titille nos papilles. Le boulanger du coin 
(merci Momo) est lui au travail pour notre plaisir. 
Il a trouvé dans la cambuse la pâte qui va bien pour marquer la fête dominicale. 
Ces croissants au beurre qui sortent du four, nous ouvrent l'appétit et 
accompagnent soit le thé soit le « Bonjour » de Momo. 
Pour ceux qui ne le savent pas, le « Bonjour » est une mixture à base de café et 
de lait en poudre qu'il verse directement dans le sucrier pour « relever le goût ».
Prendre du bon temps.
Aujourd'hui les minutes, les heures n'ont pas la même durée que d'habitude, 
le rythme dominical est emprunt de calme et de solennité. Il faut changer l'heure. 
Ah bon? Mais oui, la cloche du bord qui égrène le temps qui passe avec son ami 
« le soleil » nous font aimablement remarquer que nous nous approchons du levant
et qu'en conséquence il est nécessaire d'avancer d'une heure nos montres et 
l'horloge du bord. Sans vouloir rapporter, nous pouvons témoigner 
(dénonciation anonyme) qu'un membre de l'équipage en a profité pour faire 
croire à ses camarades qu'il a tenu son quart une heure de plus !
Question de quart.
L'autre jour, l'équipage d'avant les Açores, celui qui adore naviguer penché pour 
marcher sur les cloisons, vous questionnait sur la signification du mot « quart ». 
Certains d'entre vous, ceux qui suivent (nous avons les noms des autres hé, hé, hééé!) 
ont bien voulu répondre et nous avons sélectionné les meilleures définitions: 
« c'est la moitié de la moitié du tout! » , bravo, ou bien encore « c'est le gobelet en
zinc utilisé par les randonneurs ». Cette dernière définition, si elle n'est pas la bonne 
réponse, nous  conduit à réclamer au patron du yacht sur lequel nous naviguons, 
non pas un quart mais un « boujardon ».  Dans la marine en bois « un boujardon et 
une bonne bouffarde » étaient indispensables pour une saine ambiance le dimanche. 
La « bouffarde » c'est  la pipe qui est meilleure que la chique de la semaine et le
« boujardon de rhum » remplace avantageusement a quart de rouge ordinaire.
Chouette, c'est la chorale « LES ENDIMANCHES ».
Chantez avec nous, sur l'air de Nino Ferrer :
Z'avez pas vu IZA, que chante-t-elle là ?
La, la, lala, lala.
Z'avez pas GEGE, est-il est parti pêcher ?
La, la, lala, lala.
Z'avez pas vu MIMI, c'est pas bientôt fini ?
La, la, lala, lala.
Z'avez pas vu BEBER, qui ne touche plus terre ?                    
La, la, lala, lala.
Z'avez pas vu MOMO, qu' fait-il est sur son  bateau?           
La, la, lala, lala.
ISABERMO.
Batida le 27 mai 2012.
44°36 nord / 13°30 ouest.

Bulletin du 26 mai 2012


Chères lectrices, chers lecteurs,
Vous n'allez pas nous croire,
Mais nous vivons une aventure extraordinaire à de très nombreuses occasions, tenez 
par exemple :
Le grand lever du Roi Soleil.
Ce matin à la fin du quart de nuit, devant nous l'horizon et toute la voute céleste 
(vous vous souvenez , "Céleste" c'est le prénom de la belle éléphante que Babar épouse) 
s'éclaire doucement. Vous dites dans votre tête, "nous aussi on voit le soleil se lever". 
Oui, c''est vrai mais pas sur la mer! et puis si vous nous interrompez à chaque fois, 
nous ne pourrons pas finir notre histoire! En nous retournant (alors que le soleil était 
encore sous l'horizon), nous avons vu le ciel à l'ouest derrière nous, déjà de couleur 
rouge-pourpre avec de jolis petits nuages bien blancs bien dessinés. C'est un grand artiste
qui a dû peindre cette toile. Incroyable, non ?
"Marche tout droit"
Nous sommes bien tristes quelquefois ! Si, si, si ! En pensant à nos compères Gégé et Mimi 
qui ne savent pas ce qu'est aller droit au but, poussé par un vent bienveillant. Alors qu'eux 
voulaient absolument avancer penchés en tirant des bords au près serré !  
Il est juste de souligner qu'eux sont de grands sportifs qui trouvent leur bonheur dans l'effort. 
Bravo Mimi et Gégé. Vous aussi, vous êtes incroyables.
Le feuilleton météo.
Tous les jours, et qu'ils en soient remerciés, nous recevons des messages attendus avec 
impatience par l'équipage qui se réunit en séance solennelle pour les déchiffrer. 
Ce sont Jean-Marc et Aurélie qui nous communiquent les fameux fichiers "Grib"
avec leurs précieux commentaires. Qu'est ce que c'est ? Et bien ce sont des cartes qui 
indiquent les évolutions prévues du vent en force et en direction.  Chez vous à terre la Miss 
Météo de Canal+ est attendue par les téléspectateurs, et bien, sur Batida notre Miss Météo 
s'appelle Miss Aurélie. Elle est incroyable elle aussi.
C'est pas possible !
Et bien si. Ce matin tôt (il est rare d'écrire ce matin tard), donc ce matin tôt, nous avons 
entendu un souffle... ah! oh! ...une... ba-ba... une baleine ! où ça? là! Mine de rien, une petite 
baleine (petite de 12 à 15 mètres le long !) de couleur gris-bleu-très-foncé, passe à 10 mètres 
sur l'arrière tribord de Batida. Nous reverrons son dos deux fois et son souffle trois fois avant 
qu'elle ne "sonde" (plonge). Elle est juste venu nous voir, la curieuse. Et en ce moment elle 
doit raconter à ses amies baleines que ce matin tôt, elle a vu ... un ba-ba, un ba-ba, un bateau ! 
Incroyable !
Alors maintenant, chers lectrices et chers lecteurs vous nous croyez ?
MOISABER.
à bord de Batida le 26 mai 2012.
43°24 nord/ 16°30 ouest.

vendredi 25 mai 2012

Batida : Bulletin du 25 mai 2012


Chères lectrices et chers lecteurs,

C'était l'autre jour,
Et il faisait déjà nuit ! (ça commence bien!). Nous nous enfoncions dans la 
pénombre qui est d'ailleurs moins forte lorsque l'on pense à enlever ses lunettes 
de soleil, c'est "tout bête" mais encore faut-il y penser.
L'ombre des îles, les lumières des ports et des phares s'estompent à l'horizon. 
Il est nécessaire que chaque coéquipier rentre dans son rôle de navigateur 
au grand large. Et ça, c'est du sérieux.

Le royaume des sens,
Pour apprécier et goûter tous les plaisirs de la navigation nocturne (ou nav' de 
nuit) il convient de mettre en alerte tout ce qui nous permet de communiquer 
avec "Dame Nature". Prenons par exemple, "le toucher": c'est la sensation de 
fraîcheur qui atteint le crâne dégarni de celui qui a omis de mettre son bonnet. 
"Le goût", c'est la douceur de l'eau de pluie reçue au passage d'un grain et il y 
en a en nombre, car nous suivons une "grosse dep" (dépression très creuse, cf 
la rubrique météo).
Et "l'odorat" c'est celui qui reconnait l'odeur de la terre à l'approche d'une côte.

Ouvrez l'œil et les oreilles,
Quelle drôle d'expression "ouvrez l'œil" et le bon ! Alors qu'il est beaucoup 
plus commode de se servir des deux ! Il est exact que les pirates, les vrais, ont 
un bandeau sur un œil. Et ceci explique peut-être cela. 
Et "ouvrez les oreilles", merci du conseil, nous n'avons pas l'habitude de les 
fermer la nuit ? Comme le font certaines plantes dès la nuit tombée.

Qu'avez-vous vu ?
Nous avons eu le bonheur, toujours renouvelé, d'être escortés par une escadre, 
un banc, une compagnie de joyeux farceurs et gracieux danseurs de farandole. 
Vous les avez reconnus vous aussi, une dizaine de dauphins ou peut être plus, 
qui nous offrent un spectacle plein de grâce, d'émotion et aussi d'excitation. 
Ce sont d'abord des petits dauphins que les français nomment "Tursiops", ils 
sont  de couleur gris ardoise. Nos amis anglais (en temps de paix on spécifie
"amis"), nomment cette espèce : "Bottlenose dolphin", car son nez est pointu en 
forme de bouteille ! Le lendemain, au jour, se seront des "dauphins communs" 
aux flancs et ventres jaunes et blancs. Pourquoi dire "commun" alors que 
chacune de leurs visites nous paraît extraordinaire ? 
Certains diront que c'étaient peut être des requins ????  
Non, non et non ! Les mammifères marins (baleines, dauphins...) ont les nageoires 
caudales (les queues) horizontales, alors que celles des requins sont verticales.

Qu'avez-vous entendu ?
Cette nuit était bien noire et la coque de Batida traçait son sillon avec un 
doux chuintement. Et puis tout à coup un léger bruit de torpille avec des 
formes bondissantes hors de la surface de l'eau au travers l'écume blanche. 
Ce sont nos amis dauphins qui nous offrent un spectacle son et lumière.

Venez, Venez sur le pont !!!
Il fait jour et la vigie nous avertit de la visite de nos camarades, aussi nous 
arrêtons notre journal pour aller admirer cette superbe nature.

"Cétacé" pour aujourd'hui, à bientôt,

BERISAMO
A bord de BATIDA le 25 mai.
42°20 nord / 19°58 ouest.

jeudi 24 mai 2012

Batida : Bulletin du 24/05/2012


Chères lectrices , chers lecteurs,
 
De l'Est vers l'Ouest.
 
En quittant "l'Archipelago dos Açores", nous avons admiré le même paysage qu'en 
arrivant à un détail près : cette fois, il fallait se retourner au lieu de regarder devant! 
Mais dans les deux cas, les îles se distinguent à contre-jour puisque Batida est
arrivé le matin face au soleil levant et est reparti le soir, le dos au soleil couchant. 
Ils y en a qui ne suivent pas ! Gare au contrôle des connaissances qui suivra !
 
Parlez-nous de Faial.
 
Les îles de l'archipel sont d'origine volcanique, elles émergent de fonds marins depuis 
2 à 3000 mètres . Nous distinguons même les profils de cratères secondaires à flanc de 
montagne. Il y a quelques dizaines d'années une éruption a augmenté en quelques 
jours la surface de l'île de plusieurs hectares et aujourd'hui, on peut constater qu'il y a 
un phare à plusieurs centaines de mètres à l'intérieur des terres . Et d'après les 
habitants, ce n'est pas le phare qui a bougé mais la côte !
 
A quoi ça ressemble ?
 
Eh bien, se sont des îles assez montagneuses, mais sans neige, très vertes où 
poussent par exemple, de magnifiques hortensias bleus, des palmiers, et des 
ananas succulents. Les maisons sont construites avec de la pierre volcanique de
couleur noire, recouverte d'enduits de façade de couleur blanche. 
Le port d'Horta a connu une activité soutenue à travers les siècles. Escale Portugaise 
pour la découverte de l'Afrique et plus tard de l'Océan Indien, via le cap de Bonne 
Espérance.
Puis ce fut la chasse à la baleine pratiquée surtout par les américains. Plus 
tard encore l'Ile de Faial fut un centre stratégique de première importance, car ici 
convergeaient les câbles téléphoniques sous-marins qui reliaient les Amériques du
Nord et du Sud à l'Europe et à l'Afrique. Aujourd'hui, l'importance stratégique reste 
d'actualité et les iliens reçoivent avec gentillesse et intérêt les touristes marins ou aériens.
 
Oui mais, à quoi ça ressemble ?
 
Bon, si vous voulez une comparaison : imaginez les montagnes du Massif Central 
Français avec de l'eau salée dans les vallées pour que Batida puisse y naviguer! 
Ah oui ! J'ai oublié de le préciser : ici on parle Portugais et non pas l'Auvergnat !
"That's all the difference" comme dirait Piteur !
 
Bon, l'odeur du Curry de Porc mijoté par "Dame Isa", alerte notre instinct de 
survie et stoppe cette rubrique.
Nous vous raconterons la suite dès que possible.
 
Une pensée amicale pour vous tous et… A taaaaable...!
 
MOBERISA.
Le 24 mer en mai (oh là là , ça roule!)
41°01 nord / 23°07 sud.


Chronique n° 19 : Horta


Chers lectrices, chers lecteurs,
 
"ET GLOU ET GLOU ET GLOU, il fait le plein comme les z'au-autres, Batida est bien 
des nô-ôtres!"
 
Eh oui, 131,92  litres de Gasoil, ont rempli le réservoir du voilier. Mais, pourquoi tant 
de pétrole ? C'est pour faire tourner le moteur qui fait tourner l'alternateur, qui produit du 
courant, qui alimente les machines qui en consomment comme le frigo, le pilote automatique, 
l'ordinateur, les appareils de mesure, la radio et la transmission par satellite de ce journal. 
Vous voyez, c'est pas compliqué à expliquer!
 
COMME DES BALEINES.
 
Nous avons profité du temps libre, les matelot appellent ça une "perm" (permission) pour aller 
visiter une ancienne usine de traitement des baleines. Et cela mérite quelques explications. 
Les baleines ne se mettent pas en boite comme les sardines!


Nous avons vu les splendides canots armés de six rameurs chacun et alertés par un veilleur 
à terre. Ils poursuivent le cachalot pour le harponner et le remorquer ensuite jusqu'à l'usine de
traitement où l'on récupère la graisse (pour faire l'huile), la chair et le squelette (pour faire de 
la farine) et les dents (qui seront gravées en guise de souvenir) ou les fanons (qui feront des 
baleines de parapluie). Dans la baleine, c'est comme dans l'cochon tout est bon !
Heureusement aujourd'hui, la chasse à la baleine n'est plus pratiquée. Au contraire, les baleines
sont protégées et il est très émouvant maintenant de pouvoir les observer de près.


Gravure représentant la chasse à la baleine
 
Chez PITEUR, prononciation "à la française"de Peter in English.



 
En rentrant nous passons par hasard devant le "Café Sport" et donc entrons chez Piteur.Et là, le spectacle est plutôt surprenant ! Nous reconnaissons beaucoup de personnages 
historiques que nous avions, par le passé côtoyés dans nos lectures ou dans nos rêves : 
nous avons cru, non nous en sommes certains d'avoir croisé des visages, des figures, des 
"gueules", des silhouettes, des profils, des personnages bien trempés d'eau salée. 
Il y avait là discutant, bavardant, chantant, échangeant, criant, jacassant, braillant, ou 
même buvant, sirotant, dégustant , il y avait Moitessier, Tabarly, Drake, Magellan, 
Éric Le Rouge, Vasco de Gama et même un homme vêtu d'une peau de bête qu'une 
chèvre restée sur le pas de la porte appelait doucement en  disant : "Robinson...Robinson...
Robinson...".
Cette taverne est magnifique avec les murs et le plafond décorés de centaines de pavillons, 
flammes, guidons, et autres tissus multicolores qui participent au langage des navires.
 

ON VA LOUPER LA MAREE.
 
C'est l'heure (la demie), nous démarrons, nous sommes le 22 mai en fin d'après midi. Le quai 
s'éloigne et à contre jour, nous distinguons tous nos amis lecteurs qui agitent leurs chapeaux, 
leurs mains, leurs bras, pour nous dire à bientôt.



 
IZAMOBER sur l'Océan, le 23 mai 2012

lundi 21 mai 2012

Batida : bulletin du 21 mai 2012


LE SALUT DE BATIDA.
Salut chères lectrices et salut chers lecteurs.
 
Salut Momo ! C'était il y a 48 heures, à l'arrivée de BATIDA au port de Horta (île 
de Faial, Archipel des Açores).
Il faut toujours être très poli avec "Captain' Momo" (à ne pas confondre avec son 
illustre aïeul, le Capitaine Némo du Nautilus dont nous parle si bien le nantais Jules 
Vernes). Aussi je "rectifie la position" en relevant légèrement le menton et en
portant ma main droite, paume bien ouverte, à la hauteur de la tempe ("salut à la 
française"). C'est un signe de politesse qui parait-il remonte à fort longtemps. 
Ainsi le nouveau venu, en montrant la paume de sa main vide, indiquait clairement 
qu'il n'avait pas d'arme et n'avait aucune intention belliqueuse. Momo me 
répond d'un tonique "Salut Ber". Et cela me fait bien plaisir.

Salut Isa!
Là, en plus de la politesse d'usage, il faut renforcer la dose de respect (juste 
un peu, pas trop, comme vous allez le constater). En cette circonstance, je porte ma 
main saluante, à hauteur de la tempe et la positionne "à l'anglaise" (comme dans les 
films américains!). 
Permettez moi un peu d'histoire pour vous illustrer la différence : C'est en 1587 que le 
fameux marin anglais Drake (moitié pirate, moitié amiral) commande à ses rudes 
matelots et officiers de saluer avec déférence la Reine Elisabeth qui va venir inspecter 
l'escadre victorieuse des espagnols. Quelques temps auparavant, il va inventer "le
salut à l'anglaise" toujours en vigueur en Grande Bretagne et adopté par de 
nombreux pays. Drake commande à ses subordonnés de porter avec déférence, "la main 
en visière" pour ne pas porter de regard irrespectueux sur "la beauté étincelante" de la
Souveraine. Cela a beaucoup plu à la Reine et à Isa!

Salut mon Gégé, salut mon Mimi!
Cette façon vous semble très familière et vous avez raison. Mais entre matelots 
nous nous permettons d'exprimer notre amitié avec simplicité et sensibilité.
Hier mon Gégé et mon Mimi également bronzés, se sont envolés vers leurs familles et 
leurs obligations professionnelles. 
Ils ont pris soin de m'expliquer qu'à deux ils ont réalisé 2/3 du trajet et que seul je les 
remplace sur le dernier 1/3 ! Quelle merveilleuse et imparable logique, n'est-ce-pas!

Hier , nous avons acheté le ravitaillement (dont 80 litres d'eau) et avons tout 
casé dans la "cambuse" (garde-manger). Cela nous a occupé durant près de 5 heures !
Aujourd'hui, il y a inspection du mât et du gréement et aussi rangement du mouillage 
(la chaîne et l'ancre) au fond du bateau, vérification des drisses et écoutes (vous tous 
qui fréquentez ce blog Horizon-Voiles, comprenez maintenant ces termes techniques).
Ici à Horta, nous avons retrouvé la fresque peinte par Batida en 2008 sur la jetée du port 
comme cela est la coutume. C'est très amusant de découvrir ces tableaux vivants qui 
attestent du passage de bateaux venus du monde entier. Ici, on parle toutes les langues, 
dont la langue des signes de la main et des sourires.

Encore une formalité obligatoire, nous allons faire "une visite de courtoisie" dans "LE" café,
célèbre dans le monde entier. L'enseigne placée au dessus de son entrée porte le nom de 
CAFE SPORT, mais tout le monde dit : CHEZ PETER (prononcez ché-piteur).



Dehors, il y a du vent dont la vitesse doit encore augmenter cette nuit, aussi nous avons 
sagement décidé, en concertation avec la Mère Théo, de reporter notre départ à demain.

Bon allez : SALUT !


 
Momo, Isa et Ber (l'un des deux).
Depuis Horta le lundi 21 juin 2012.
 
Nous profitons de cet espace pour saluer Cathy et Laura dont les encouragements viennent 
de nous parvenir.
 
Bonjour Cathy, 
Nous prenons toujours plaisir à lire vos messages et le salut de la petite Laura nous réchauffe 
le cœur. 
Nous aussi nous pensons bien à elle et à tous les enfants dont vous vous occupez si bien.
Merci d'avance si vous trouvez le temps de nous écrire lorsque nous serons en mer. 

Nous quittons Horta demain.
A bientôt, par la magie des satellites.
Zabermo.

dimanche 20 mai 2012

Batida : Bulletin du 20 mai 2012


Bonjour amis "bloggeurs",

Après plusieurs jours passés à manœuvrer, Batida et son équipage ont touché terre. 
Batida est, depuis hier, amarré dans le port de Horta, sur l'île de Faial, l'une des îles de 
l'Archipel des Açores (territoire portugais) située à environ 1500 km à l'Ouest de 
Lisbonne (Capitale du Portugal).

Vous qui avez suivi le parcours du bateau, grâce à la balise embarquée à bord, avez 
pu vérifier qu'en mer la route la plus courte n'est pas toujours possible à emprunter.
En effet, les derniers jours du périple ont été mouvementés, la route directe vers Horta 
menait tout droit dans une dépression très active. Pas question de l'affronter, il fallait la 
contourner deux options possibles : Nord ou Sud, la route "Sud" fut privilégiée le 11 mai. 
S'ensuivit une navigation "au près" impliquant des changements de caps et des virements 
de bord. Dans ces conditions, le silence de nos marins peut se comprendre.

Toutefois, ne nous avaient-ils pas dit précédemment qu'ils s'ennuyaient devant la mollesse 
d'Éole ? A tel point qu'ils avaient le temps de nous proposer des "Quizz".
J'en rajoute peut-être un peu ! Car aucun d'eux ne s'est plaint et l'essentiel c'est qu'ils soient 
arrivés à bon port.

BERtrand (de BER & BER), arrivé le samedi matin à Horta, a pris les photos de l'entrée 
au port de Batida, puis, le temps de saisir les amarres, ce furent les retrouvailles avec 
l'équipage.
La séparation de BER & BER n'est pas une mauvaise nouvelle, l'arrivée de Bertrand notre 
scribe dessinateur et photographe nous promet un beau carnet de voyage, ainsi que de belles 
chroniques sur la vie à bord.
L'équipage de Batida va changer pour la seconde partie du voyage, Gégé et Mickaël rejoignent 
notre belle Loire-Atlantique par avion. Ils nous rapportent une clé USB chargée de photos 
de la première partie du voyage.
Bertrand prend place à bord : GéMiMoZa devient MoBerZa ou ZaBerMo et pourquoi pas 
MoZaBer ou BerZaMo…

Oublier un temps les quarts, passer une nuit (ou deux) au calme, prendre de bonnes vraies 
douches, ça vous requinque ! Cette escale permettra aussi d'effectuer quelques menues 
réparations, de compléter l'avitaillement, de faire les pleins en eau et en carburant, d'acheter 
des boules auriculaires, arrivée de Bertrand oblige ! (le fabricant leader de ce marché ne faisant 
pas partie de nos mécènes, nous ne le citerons pas ; mais Qui est-ce ?).

Une perturbation est en cours, mais elle devrait être passée d'ici l'appareillage prévu mardi 
prochain. Nous vous tiendrons informés.

BER en mer et BER à terre se relayeront pour vous faire vivre cette nouvelle aventure.
La collaboration à distance commence fort, jugez plutôt, au lieu de me réconforter, Bertrand 
me dit : « le fait qu'un "ber" reste à terre n'a rien d'anormal », savez-vous pourquoi il me dit 
ça ???

A bientôt pour les préparatifs et le départ.

BER sans BER. 

lundi 14 mai 2012

Batida : bulletin du 14 mai 2012

Hello z'à toutes z'é tous, 

Déjà trois dimanches que nous avons quitté le port du Marin ... Eh, oui
cette prise de conscience chers z'ami(e)s, appelle cette petite rubrique.
En effet, connaissez-vous beaucoup d'activités, dans notre monde minuté
où tout est compté, calculé, où vous acceptez de partir sans savoir quand
vous allez revenir dans 15, 17, 20 jours,… ???
Où vous ne savez pas quand vous allez dormir, une nuit à 1 heure du
matin, la suivante à 4 heures, celle d'après c'est à vous d'être sur le
pont dès 5 heures !!!
Où vos repas vont être conditionnés par la météo ... Eh, oui, terriens,
imaginez composer les repas en fonction de la force du vent et de votre
capacité à rester attaché à votre gazinière pendant toute la préparation de
vos mets.
Où vous avez à votre disposition 1,5 litre d'eau tous les 3 jours pour
votre douche (rassurez-vous, l'odeur est tout à fait supportable à bord !).
Tout cela, c'est la vie du marin-plaisancier et nous vous le disons, cela
demande une forte dose d'adaptation, oui, oui ! Que nous avons et
revendiquons !

Bon courage pour demain pour vous toutes et tous,
GéMiMoZa par 31'08 N et 36'59 W


vendredi 11 mai 2012

Batida : Bulletin du 11 mai 2012

"La croisière s'amuse"...!

Bonjour terriens et terriennes,


Suite à une étude approfondie de la mer Théo et de son fils bien aimé Éole,
notre capitaine a opéré un léger virage vers le sud par rapport à notre route
initiale vers Horta.
Après une réunion au sommet de l'équipage GEMIMOZA, celui-ci a opté
à l'unanimité pour la rédaction d'une chronique musicale (guidée par le
calme environnant et par ce voyage qui s'éternise)
.

"On dirait le sud,
On est sur la route toute la sainte journée,
Et non, sur la route de Memphis,
Non loin de Mexico,
Et très proche des portes du pénitencier."

La peur nous envahit :

"Emmenez-moi au bout de la terre,
Sur mon bateau, oh, oh, oh,
Qui navigue sur les flots,
Avec Tata Yoyo,
Et la bonne du curé (de Camaret ?)."

L'attente était infinie :

"J'ai tout mangé le chocolat,
J'ai tout fumé les Craven-a,
Comme d'habitude,
Je ne fais rien que des bêtises,
Encore un matin,
Où je ne regrette rien, non, rien de rien".

Et pour vous terriens, bonne route "à bicyclette",
Les GEMIMOZA de Batida

QUIZZ n°2 : 

Nous attendons de votre part , le titre de chaque chanson, l'année de parution 
de celle-ci, ainsi que le nom de son interprète son interprète.

Commentaire de Bernard (blogman) : il semblerait que l'isolement et la lenteur 

aient quelques effets sur le mental de l'équipage, souhaitons que nos valeureux 
matelots sachent raison garder et qu'ils retrouvent rapidement des conditions
optimales pour la navigation à voile. Mais en attendant, le fait de leur faire 
parvenir vos réponses aux Quizz n°1 et 2 pourrait les occuper, vos questions 
seraient également les bienvenues dans le contexte actuel.