jeudi 14 juillet 2011

Chronique n°7

Chères lectrices chers lecteurs,
Nous y sommes, le grand jour est arrivé, mais lisez plutôt :
Tout est paré.
Oui ! Tout est prêt sur Batida pour le départ le dimanche 10 juillet. L’avitaillement (la nourriture) est à bord. Les installations électroniques, d'abord capricieuses, obéissent enfin aux instructions et autres commandes des utilisateurs. Le résultat du savoir-faire ? A moins que les suppliques, ponctuées de nombreux qualificatifs et autres noms d’oiseaux, aient ramené ces systèmes complexes à la raison. Les ultimes vérifications techniques, concernant la sécurité, faites par les services inflexibles de l’organisation de la course sont concluantes. Le bateau est prêt juste à temps. Mais, au dernier instant, le départ est reculé d’un jour !
C’est impressionnant, mais la modestie de Pompon et Momo, doit-elle en souffrir, nous nous devons de souligner le fait indéniable qui suit : Batida grâce à une préparation rigoureuse (non pas trop rigoureuse, juste assez !) est au point avec un jour d’avance !
Photos des préparatifs dans le bassin à flot



 La réplique du bateau de Jules Verne : Le Saint Michel
Les Bateaux de la Transquadra à quai
Au revoir Saint Nazaire.
Les voiliers sont amarrés depuis une semaine dans le bassin à flot (c'est-à-dire que l’eau de mer y est retenue par les grandes portes des écluses disposées à l’entrée. Aujourd’hui Batida est démarré (c’est le contraire d’amarré, et aussi à l’origine des mots actuels comme démarreur et démarrer, etc.). Batida est donc détaché, on dit il appareille. Pour permettre la sortie du bassin, le pont automobile est levé et les portes de l'écluse ouvertes. Les concurrents sont salués par les admirateurs qui on pu venir, depuis le bord du quai ou mieux encore depuis les bateaux accompagnateurs. Batida est salué chaleureusement par les équipages d’une très belle vedette à moteur et d’un superbe voilier, dirigés pour l’une par Aurélie et pour l’autre par Isabelle. Nous les remercions d’avoir accueilli à bord des représentants des mécènes, de l’association Horizon-Voiles et du CHU.
Momo et Pompon par un message radio remercient tous ceux « grâce à qui ils peuvent prendre le départ et courir la Transquadra »
 Les bateaux acompagnateurs



Doit on dire Bon Vent ?
Une de nos fidèles lectrices, Cathy nous demande de parler du vent qu’elle dit ne pas bien connaitre à part le Mistral et la Tramontane. Merci pour cet excellent sujet vaste comme le monde. Nous allons tenter de le faire sans que nos paroles ne soient que du vent. Pas facile!
Vous vous souvenez que nous avons déjà parlé par le passé de la superstition. Et bien les marins sont aussi pudiques et à leur départ ceux qui restent font un signe de la main et cela suffit pour leur porter bonheur de réussir un bon voyage.

Dessin réalisé par une mouette qui passait au dessus de la ligne de départ de la Transquadra
V’la bon vent,
V’la l’joli vent,
Ma mie, ma belle,
Ma mie m’attend…
Quelle belle chanson traditionnelle, n’est-ce-pas ? Elle illustre très bien, me semble-t-il, ce que ressentent les marins qui quittent leurs familles, leurs amis, leurs connaissances. Un sentiment mélangé, à la fois impatients de partir découvrir un autre monde, qu’ils souhaitent beau, mais aussi soucieux à l'idée de quitter ceux qu’ils aiment qui devront attendre leur retour.
Pan, c’est le départ,
Les voiliers sont lancés par leurs voiles multicolores que l’on nomme « spinnaker » (c’est un mot anglais qui exprime la difficulté de maitriser ce tissus très instable).
Les bateaux accompagnateurs escortent leurs favoris et à la sortie de l’embouchure de la Loire, après un dernier signe de la main et un long coup de trompe ( toooouuut ), ils laissent les navires en course faire cap au Sud. Ils passeront seuls leurs première nuit en mer.

 La ligne de départ

Le vent est-il mystérieux ?
Il intéresse les hommes depuis toujours. Nous le ressentons par nos cinq sens. Nous l’entendons lorsqu’il souffle par exemple en un doux et agréable zéphyr. Nous voyons ses effets dévastateurs lorsqu’il s’abat en tempête sur les récoltes à la campagne. Nous sentons en respirant le bon air chargé en iode, lorsque nous nous promenons au bord de la mer et qu’il met notre odorat à contribution. Le vent caresse notre peau, parfois en été lorsque que le vent chaud vient nous toucher. Et vous remarquez avec raison que nous n’avons pas évoqué le goût. Oui c’est plus difficile à illustrer, pourtant ne dit on pas en rentrant d’une longue excursion : nous avons pris un bon bol d’air.
Les marins le respectent.
Les anciennes civilisations grecques et romaines avaient nommé Éole, le dieu des vents. Aujourd’hui, nous n’avons plus ces croyance païennes, mais les marins redoutent et utilisent tout à la fois l’énergie portée par le vent en général et certains vents en particuliers. Les marins depuis toujours cherchent à se servir des vents, qui, avec régularité dans l’espace ou dans le temps, permettaient au navires marchands de courir certaines mers du globe. Donnons deux exemples : les "Alizés" soufflent entre l’Afrique et l’Amérique du nord depuis le nord-est vers le sud-ouest. Dans le nord de l’Océan Indien selon les saisons le vent souffle dans un sens puis dans l’autre, c’est le "Vent de mousson". Ces vents sont connus et reconnus dans le monde entier. Ils sont en quelque sorte des vents d’Appellation d’Origine Contrôlé (AOC).
Et les petits vents régionaux ?
Ils ont des noms locaux, des appellations traditionnelles très savoureuses. Pour reprendre le "Mistral" et la "Tramontane" cités par notre lectrice, ils sont connus dans le sud de la France, au bord de la Méditerranée. Le premier vient du nord en descendant la vallée du Rhône, la seconde court depuis le nord-ouest . Il faudrait aussi parler du "Vent d’Autan", du "Marin du Ponant et du Levant", sans oublier le "Levanter", le "Sirocco" et bien d’autres encore. Et en les évoquant avec une pointe d’accent et un peu d’imagination, nous voyageons en rêve.
La Rose des vents .
Une autre fois, si vous le souhaitez, nous parlerons de la façon dont nos anciens ont reconnu, étudié et transmis leurs connaissances des vents. Sur les cartes ils ont tracé depuis un point, des rayons vers les directions des vents observés. Ce dessin semblable à une magnifique fleur fût appelé " Rose des Vents", toujours utilisée de nos jours, elle est présente sur les boussoles et les compas des navires.
Gravure ancienne représentant une Rose des Vents

Où sont Momo et Pompon ?
Poussés par les vents, dans la journée ils nous ont fait parvenir des nouvelles par le réseau des satellites. Le vent de force soutenue vient du Nord, Nord-ouest et les pousse favorablement. Ils ont « le vent en poupe » (la poupe c’est l’arrière du bateau). Ils sont malins car « ils sentent le vent » (c'est-à-dire qu’ils cherchent opportunément la meilleure position).
Que voient ils ?
A chaque fois le plaisir se renouvelle, lorsque de belles rencontres arrivent. Oui les chanceux ! ils ont vu des myriades de "noctiluques", ces traces luminescentes qui brillent d'or dans le sillage du bateau. Mais en plus, leurs amis les dauphins sont venus admirer vos dessins sur la coque de Batida. Et Momo et Pompon ont témoigné que : "les dauphins ont exécuté mille figures aériennes et nautiques" pour dire avec clarté la joie qui était la leur de voir une si belle exposition de peinture.
Soyez en remerciés chères amies et amis.
N’oubliez pas de réagir, à ces nouvelles.
Faites nous partager vos émotions, vos interrogations, les sujets que vous aimeriez approfondir en voyageant avec Pompon et Momo.
A bientôt.
Ber et Ber.