mercredi 30 mai 2012

Bulletin du 30 mai 2012


Chères lectrices, chers lecteurs,
 
Ça brille.
Cette nuit encore nous avons bénéficié de moments remarquables et nous allons tenter 
de vous faire partager nos émotions. Batida trace sa route sur une mer très calme, le ciel 
dégagé est couvert d'étoiles brillantes. Nous en observons en mer beaucoup plus qu'à 
terre.  La « ouache » (vague d'étrave) et le sillage se détachent très nettement sur l'eau 
sombre et chuintante. Cette mousse argentée est constellée de paillettes dorées qui 
jaillissent en un feu d'artifice fugace et féerique. Nous avons la chance de passer sur un 
banc de planctons microscopiques qui émettent des lucioles illuminant  notre sillage. 
Les savants nomment ce phénomène, la luminescence.
 
Les Açores.
Nous sommes à 130 milles de la côte et le fond de la mer du grand large remonte depuis 
3-4000 mètres à 130 mètres (le fameux plateau continental). Cette remontée sur 30 milles 
de large se nomme , « l'acore ou tombée » cette zone est très fréquentée par les bateaux de 
pêche, car très poissonneuse. Nous tournons autour du « Corto Maltese » de Noirmoutier. 
Nous lui ferons parvenir la photo de son bateau en train de « virer son filet » (remonter 
son filet).
 
Un temps de curé.
Aujourd'hui, lorsqu'il n' y a pas de vent, la jeune génération dit «y a pétole molle» Ce n'est 
pas agréé par le dictionnaire. Par contre la très ancienne expression c'est  «un temps de curé» 
correspond bien à la météo du jour. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, sur le bateau du roi
embarquaient, outre les officiers, un botaniste, un dessinateur, un chirurgien et un ecclésiastique. 
Ce dernier profitait du temps calme et de l'eau plate comme un lac pour enfin pouvoir dresser 
un autel et dire la messe. L'équipage, mi craintif, mi railleur, décrivait cette situation en disant : 
«y a un temps de curé».
 
La risée Volvo.
Le manque de vent, nous a contraints à utiliser la force propulsive du moteur Volvo (c'est la 
risée Volvo). Nous sommes en effet aidé non point par des poissons volants, ni par Pégase le 
cheval ailé, mais par une créature mythique. C'est une histoire très ancienne racontée, vous
pouvez nous croire, avec beaucoup de détails dans la saga du fameux chef viking Éric Le Rouge. 
Son drakkar orné d'une tête de dragon comme chacun sait pouvait solliciter, après une offrande 
au "Dieu Pétrole", la force de l'étrange, du mystérieux et très efficace «Vol-Veau». Cet
animal mythique alliait la beauté aérienne de l'albatros et du jeune taureau. C'est le Vol-Veau. 
Aujourd'hui nous pouvons dire: « merci Volvo ».
 
Note de BERnard : attention les vapeurs de pétrole doivent être respirées avec modération, sous leurs effets"ON" peut prendre les chevaux vapeur pour des éléphants roses).

Moberisa.
A bord de Batida en phase d'approche.
Le 30 mai 2012.
46°38 N / 4°30'w