jeudi 31 mai 2012

Dernier bulletin du 31 mai 2012


Chères lectrices, chers lecteurs,

Dans quelques instants, Batida touchera terre, au terme d'une grande aventure. C'est 
l'occasion pour nous de vous chantonner, de vous murmurer, de vous confier notre :

« BLUES DE LA GRANDE BLEUE ».

Dans le rétroviseur,
Nous revoyons, les coureurs de la Transquadra, les champions Momo et Pompon, 
les enfants attentifs, les adolescents curieux et les professeurs pédagogues du CHU 
de Nantes, les mécènes généreux, les bénévoles dévoués de l'Association Horizon-Voiles.

Tout se bouscule,
Oui, comment choisir les meilleurs moments ? « Tout est à prendre, il n'y a rien à laisser » : 
les réunions préparatoires, les visites au CHU, la préparation du voilier, la coque décorée 
des dessins des enfants, l'excitation du départ, la trace GPS progressant, l'escale de Madère,
la course dans les Alizés, l'arrivée au port du Marin, la chaleur de la Martinique, le retour en 
équipage, le près gité, le portant confortable, le foc roulé, les ris de grand-voile, les quarts 
de nuit, les crêpes de haute mer, les conversations de cockpit, les rencontres « chez Peter » 
à Horta, le ciel étoilé, la mer bleue, verte, grise, douce, dure, le vent sifflant, grognant, les 
oiseaux planants, les dauphins joueurs, la baleine curieuse, la bruine collante, les nuages 
torsadés, lenticulaires, pommelés, échevelés, griffés, cotonneux, …, ..., ...

« Emmenez-moi, au bout de la terre, emmenez-moi, au pays des merveilles »,
Ce blog a tenté d'illustrer ce petit air qui valse dans notre tête. Et par vos encouragements, 
vos témoignages, vos mails, vos dons, votre participation, vous avez contribué à remplir 
« la boîte à souvenirs collective », où chacun de nous ira prendre, à son gré, un peu de 
« tu-te-souviens ? ».

Pour tout cela MERCI.

Pour HORIZON VOILES
à bord de Batida, à un mille du port de Pornic le 31 mai 2012.    

mercredi 30 mai 2012

Bulletin du 30 mai 2012


Chères lectrices, chers lecteurs,
 
Ça brille.
Cette nuit encore nous avons bénéficié de moments remarquables et nous allons tenter 
de vous faire partager nos émotions. Batida trace sa route sur une mer très calme, le ciel 
dégagé est couvert d'étoiles brillantes. Nous en observons en mer beaucoup plus qu'à 
terre.  La « ouache » (vague d'étrave) et le sillage se détachent très nettement sur l'eau 
sombre et chuintante. Cette mousse argentée est constellée de paillettes dorées qui 
jaillissent en un feu d'artifice fugace et féerique. Nous avons la chance de passer sur un 
banc de planctons microscopiques qui émettent des lucioles illuminant  notre sillage. 
Les savants nomment ce phénomène, la luminescence.
 
Les Açores.
Nous sommes à 130 milles de la côte et le fond de la mer du grand large remonte depuis 
3-4000 mètres à 130 mètres (le fameux plateau continental). Cette remontée sur 30 milles 
de large se nomme , « l'acore ou tombée » cette zone est très fréquentée par les bateaux de 
pêche, car très poissonneuse. Nous tournons autour du « Corto Maltese » de Noirmoutier. 
Nous lui ferons parvenir la photo de son bateau en train de « virer son filet » (remonter 
son filet).
 
Un temps de curé.
Aujourd'hui, lorsqu'il n' y a pas de vent, la jeune génération dit «y a pétole molle» Ce n'est 
pas agréé par le dictionnaire. Par contre la très ancienne expression c'est  «un temps de curé» 
correspond bien à la météo du jour. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, sur le bateau du roi
embarquaient, outre les officiers, un botaniste, un dessinateur, un chirurgien et un ecclésiastique. 
Ce dernier profitait du temps calme et de l'eau plate comme un lac pour enfin pouvoir dresser 
un autel et dire la messe. L'équipage, mi craintif, mi railleur, décrivait cette situation en disant : 
«y a un temps de curé».
 
La risée Volvo.
Le manque de vent, nous a contraints à utiliser la force propulsive du moteur Volvo (c'est la 
risée Volvo). Nous sommes en effet aidé non point par des poissons volants, ni par Pégase le 
cheval ailé, mais par une créature mythique. C'est une histoire très ancienne racontée, vous
pouvez nous croire, avec beaucoup de détails dans la saga du fameux chef viking Éric Le Rouge. 
Son drakkar orné d'une tête de dragon comme chacun sait pouvait solliciter, après une offrande 
au "Dieu Pétrole", la force de l'étrange, du mystérieux et très efficace «Vol-Veau». Cet
animal mythique alliait la beauté aérienne de l'albatros et du jeune taureau. C'est le Vol-Veau. 
Aujourd'hui nous pouvons dire: « merci Volvo ».
 
Note de BERnard : attention les vapeurs de pétrole doivent être respirées avec modération, sous leurs effets"ON" peut prendre les chevaux vapeur pour des éléphants roses).

Moberisa.
A bord de Batida en phase d'approche.
Le 30 mai 2012.
46°38 N / 4°30'w

mardi 29 mai 2012

Bulletin du 29 mai 2012


Chères lectrices, chers lecteurs,
 
Où êtes-vous ?
Sur la carte de l'Atlantique, proposée par votre blog favori, vous suivez la trace 
dessinée par votre vaillant Batida. On ne le dira jamais assez, merci Gégé et Mimi 
de nous avoir montré ce qu'il faut faire pour naviguer confortablement sur un 
voilier peu gîté, avec un vent portant. Non, non ! Ne rougissez pas, vous méritez bien 
ces compliments sincères. Comme disent les marins pêcheurs après la marée, nous 
faisons « route port. » c'est à dire route directe vers Pornic.
 
Cette nuit..
Hier soir, le lampiste (C. Toto Matic) a eu beaucoup de travail pour allumer tous 
les lampadaires dans un ciel sans nuage. En mer, en l'absence de lumières artificielles, 
les étoiles se détachent avec netteté sur un fond plus ou moins foncé (la voie lactée y 
est bien visible et porte bien son nom). Les étoiles n'apparaissent, ni toutes blanches, 
ni argentées, mais elles se parent de multiples nuances de blancs aux reflets jaunes, 
bleus, verts, rouges, violets, oranges, indigos, etc.
Une bien belle veille commence...
 
L'autoroute.
Cette nuit, notre chemin a croisé un passage fréquenté par les navires qui commercent 
entre les ports d'Europe du Nord, d'Afrique et de Méditerranée, via la pointe de Bretagne 
et le goulet de Gibraltar. Cette armada, nous la découvrons d'abord sur notre ordinateur 
de bord grâce son système A.I.S. (Automatique Identification Système) qui nous renseigne 
sur le nom, le cap, la vitesse, le type du navire et sa destination . Nous ne pouvons les 
nommer tous car ils sont près d'une centaine, mais pour illustrer notre propos, nous transcrivons
ci-après quelques noms et caractéristiques lus à l'écran : 
- Coral Lophélia, Portland tanker, 108 mètres,   15 nœuds ;  
- Jinsei Marv, Stamarta, roulier, 168 mètres, 16 nœuds ; 
- Herodote, porte-containers, armateur français CMA-CGM, destination Phillipsburg, 
  170 mètres, 11 nœud s, 
- Captain Mickaël (sic) cargo marchandise, 274 mètres, 15 nœuds, 
- Callao / Costa Luminosa , paquebot à passagers, 294 mètres, 20 nœuds, Le Havre. 

Ce que l'on nomme communément « cargo » désigne un bâtiment transportant des marchandises.
Mais cette appellation générique regroupe en réalité des navires de types très différents, 

adaptés à des usages spécifiques, principalement liés à la nature des marchandises transportées. 

Tout va pour le mieux à bord et autour.
A bientôt
 
MOBERISA .
Batida, 12 mètres, 6,24 nœuds, voilier de plaisance,  route  fond 78°.
Destination Pornic.
Le 29 mai 2012;
46°09 N / 7°26 W.

lundi 28 mai 2012

Bulletin du 28 mai 2012


Une belle histoire d'amure.

Chères lectrices, chers lecteurs,
Ca change.
Ceux qui dormaient appuyés sur le coté droit du voilier, se sont réveillés, calés sur 
le côté gauche ! Et oui, vous qui êtes maintenant bien amarinés vous avez compris,
Batida a viré . Depuis les côtes acores (qui tombent rapidement dans l'eau) des Açores 
nous avons navigué durant cinq jours « bâbord amure ». Il va falloir s'habituer !

Pourquoi ?
Oui, pourquoi dit-on , bâbord amure ou tribord amure ? Nous entendons d'ici, certains 
affirmer avec force : « Oh ça va, on sait, quand le vent vient de droite (tribord), le 
voilier navigue tribord  amure ». Nous répondons : « désolé (en fait, nous
sommes très contents, vous êtes tombés dans le piège), désolé, votre affirmation 
n'est pas une définition mais un moyen mnémotechnique (pour s'en souvenir).

Et bien voilà :
Du temps de la marine en bois, (ça fait longtemps que nous n'en avions pas parlé!),  
sur les plus simples canots, les voiles étaient de forme « carrée ». Et chaque coin de 
cette voile se désigne par le terme « lof ». Le lof du bas arrière, reçoit l'écoute  et  le 
lof du bas avant est amuré (attaché) soit à bâbord soit à tribord. De là vient l'expression 
naviguer «amuré à bâbord » ou « bâbord amure ». Notre « canot » lui, navigue tribord 
amure, aujourd'hui. Maintenant vous pourrez dire « je sais ».

C'est du beau, du bon temps.
Depuis que Gégé et Mimi nous ont quitté, vous l'a t on dit ? Nous avons un vent portant 
de très bonne volonté. Cinq jours de moyennes quotidiennes soutenues (165 nautiques) 
grâce à Éole qui souffle de 15 à 35  nœuds. Des températures relativement douces, 
sauf  hier ou la «boucaille» nous a «poissé». A Douarnenez on désigne par le mot 
«boucaille», ce que tout ceux qui ne sont pas d'ici, et que l'on appelle avec un brin de 
défiance les «parisiens», nomment la bruine, ou crachin nantais. Mais pour nous, tant 
qu'il y a du vent, ni trop ni pas assez, c'est du beau temps qui nous offre du bon temps.
 
A demain.
 
MOBERISA. Le 28 mai 2012
À bord de Batida, tribord amure,  grand voile à un ris, foc roulé à deux tours, vent de sud 
19 nœuds, route sur Pornic au 76°, température de l'air 16°C, température de l'eau 15°C. 
Position: 45°42  N/ 
10°35 W.

Bulletin du 27 mai 2012


C'est aujourd'hui dimanche.
Chères lectrices, chers lecteurs,
Merci de chanter avec nous :
« C'est aujourd'hui dimanche, tiens ma jolie Maman, voici ces roses blanches,
toi qui les aime tant ...»
Ca sent bon.
Vous aussi vous aimez le dimanche car il n'y a pas école, et pour beaucoup c'est
 jour de grasse matinée. A bord de Batida, nous respectons les us et coutumes 
du pays . Et en plus un fumet délicat titille nos papilles. Le boulanger du coin 
(merci Momo) est lui au travail pour notre plaisir. 
Il a trouvé dans la cambuse la pâte qui va bien pour marquer la fête dominicale. 
Ces croissants au beurre qui sortent du four, nous ouvrent l'appétit et 
accompagnent soit le thé soit le « Bonjour » de Momo. 
Pour ceux qui ne le savent pas, le « Bonjour » est une mixture à base de café et 
de lait en poudre qu'il verse directement dans le sucrier pour « relever le goût ».
Prendre du bon temps.
Aujourd'hui les minutes, les heures n'ont pas la même durée que d'habitude, 
le rythme dominical est emprunt de calme et de solennité. Il faut changer l'heure. 
Ah bon? Mais oui, la cloche du bord qui égrène le temps qui passe avec son ami 
« le soleil » nous font aimablement remarquer que nous nous approchons du levant
et qu'en conséquence il est nécessaire d'avancer d'une heure nos montres et 
l'horloge du bord. Sans vouloir rapporter, nous pouvons témoigner 
(dénonciation anonyme) qu'un membre de l'équipage en a profité pour faire 
croire à ses camarades qu'il a tenu son quart une heure de plus !
Question de quart.
L'autre jour, l'équipage d'avant les Açores, celui qui adore naviguer penché pour 
marcher sur les cloisons, vous questionnait sur la signification du mot « quart ». 
Certains d'entre vous, ceux qui suivent (nous avons les noms des autres hé, hé, hééé!) 
ont bien voulu répondre et nous avons sélectionné les meilleures définitions: 
« c'est la moitié de la moitié du tout! » , bravo, ou bien encore « c'est le gobelet en
zinc utilisé par les randonneurs ». Cette dernière définition, si elle n'est pas la bonne 
réponse, nous  conduit à réclamer au patron du yacht sur lequel nous naviguons, 
non pas un quart mais un « boujardon ».  Dans la marine en bois « un boujardon et 
une bonne bouffarde » étaient indispensables pour une saine ambiance le dimanche. 
La « bouffarde » c'est  la pipe qui est meilleure que la chique de la semaine et le
« boujardon de rhum » remplace avantageusement a quart de rouge ordinaire.
Chouette, c'est la chorale « LES ENDIMANCHES ».
Chantez avec nous, sur l'air de Nino Ferrer :
Z'avez pas vu IZA, que chante-t-elle là ?
La, la, lala, lala.
Z'avez pas GEGE, est-il est parti pêcher ?
La, la, lala, lala.
Z'avez pas vu MIMI, c'est pas bientôt fini ?
La, la, lala, lala.
Z'avez pas vu BEBER, qui ne touche plus terre ?                    
La, la, lala, lala.
Z'avez pas vu MOMO, qu' fait-il est sur son  bateau?           
La, la, lala, lala.
ISABERMO.
Batida le 27 mai 2012.
44°36 nord / 13°30 ouest.

Bulletin du 26 mai 2012


Chères lectrices, chers lecteurs,
Vous n'allez pas nous croire,
Mais nous vivons une aventure extraordinaire à de très nombreuses occasions, tenez 
par exemple :
Le grand lever du Roi Soleil.
Ce matin à la fin du quart de nuit, devant nous l'horizon et toute la voute céleste 
(vous vous souvenez , "Céleste" c'est le prénom de la belle éléphante que Babar épouse) 
s'éclaire doucement. Vous dites dans votre tête, "nous aussi on voit le soleil se lever". 
Oui, c''est vrai mais pas sur la mer! et puis si vous nous interrompez à chaque fois, 
nous ne pourrons pas finir notre histoire! En nous retournant (alors que le soleil était 
encore sous l'horizon), nous avons vu le ciel à l'ouest derrière nous, déjà de couleur 
rouge-pourpre avec de jolis petits nuages bien blancs bien dessinés. C'est un grand artiste
qui a dû peindre cette toile. Incroyable, non ?
"Marche tout droit"
Nous sommes bien tristes quelquefois ! Si, si, si ! En pensant à nos compères Gégé et Mimi 
qui ne savent pas ce qu'est aller droit au but, poussé par un vent bienveillant. Alors qu'eux 
voulaient absolument avancer penchés en tirant des bords au près serré !  
Il est juste de souligner qu'eux sont de grands sportifs qui trouvent leur bonheur dans l'effort. 
Bravo Mimi et Gégé. Vous aussi, vous êtes incroyables.
Le feuilleton météo.
Tous les jours, et qu'ils en soient remerciés, nous recevons des messages attendus avec 
impatience par l'équipage qui se réunit en séance solennelle pour les déchiffrer. 
Ce sont Jean-Marc et Aurélie qui nous communiquent les fameux fichiers "Grib"
avec leurs précieux commentaires. Qu'est ce que c'est ? Et bien ce sont des cartes qui 
indiquent les évolutions prévues du vent en force et en direction.  Chez vous à terre la Miss 
Météo de Canal+ est attendue par les téléspectateurs, et bien, sur Batida notre Miss Météo 
s'appelle Miss Aurélie. Elle est incroyable elle aussi.
C'est pas possible !
Et bien si. Ce matin tôt (il est rare d'écrire ce matin tard), donc ce matin tôt, nous avons 
entendu un souffle... ah! oh! ...une... ba-ba... une baleine ! où ça? là! Mine de rien, une petite 
baleine (petite de 12 à 15 mètres le long !) de couleur gris-bleu-très-foncé, passe à 10 mètres 
sur l'arrière tribord de Batida. Nous reverrons son dos deux fois et son souffle trois fois avant 
qu'elle ne "sonde" (plonge). Elle est juste venu nous voir, la curieuse. Et en ce moment elle 
doit raconter à ses amies baleines que ce matin tôt, elle a vu ... un ba-ba, un ba-ba, un bateau ! 
Incroyable !
Alors maintenant, chers lectrices et chers lecteurs vous nous croyez ?
MOISABER.
à bord de Batida le 26 mai 2012.
43°24 nord/ 16°30 ouest.

vendredi 25 mai 2012

Batida : Bulletin du 25 mai 2012


Chères lectrices et chers lecteurs,

C'était l'autre jour,
Et il faisait déjà nuit ! (ça commence bien!). Nous nous enfoncions dans la 
pénombre qui est d'ailleurs moins forte lorsque l'on pense à enlever ses lunettes 
de soleil, c'est "tout bête" mais encore faut-il y penser.
L'ombre des îles, les lumières des ports et des phares s'estompent à l'horizon. 
Il est nécessaire que chaque coéquipier rentre dans son rôle de navigateur 
au grand large. Et ça, c'est du sérieux.

Le royaume des sens,
Pour apprécier et goûter tous les plaisirs de la navigation nocturne (ou nav' de 
nuit) il convient de mettre en alerte tout ce qui nous permet de communiquer 
avec "Dame Nature". Prenons par exemple, "le toucher": c'est la sensation de 
fraîcheur qui atteint le crâne dégarni de celui qui a omis de mettre son bonnet. 
"Le goût", c'est la douceur de l'eau de pluie reçue au passage d'un grain et il y 
en a en nombre, car nous suivons une "grosse dep" (dépression très creuse, cf 
la rubrique météo).
Et "l'odorat" c'est celui qui reconnait l'odeur de la terre à l'approche d'une côte.

Ouvrez l'œil et les oreilles,
Quelle drôle d'expression "ouvrez l'œil" et le bon ! Alors qu'il est beaucoup 
plus commode de se servir des deux ! Il est exact que les pirates, les vrais, ont 
un bandeau sur un œil. Et ceci explique peut-être cela. 
Et "ouvrez les oreilles", merci du conseil, nous n'avons pas l'habitude de les 
fermer la nuit ? Comme le font certaines plantes dès la nuit tombée.

Qu'avez-vous vu ?
Nous avons eu le bonheur, toujours renouvelé, d'être escortés par une escadre, 
un banc, une compagnie de joyeux farceurs et gracieux danseurs de farandole. 
Vous les avez reconnus vous aussi, une dizaine de dauphins ou peut être plus, 
qui nous offrent un spectacle plein de grâce, d'émotion et aussi d'excitation. 
Ce sont d'abord des petits dauphins que les français nomment "Tursiops", ils 
sont  de couleur gris ardoise. Nos amis anglais (en temps de paix on spécifie
"amis"), nomment cette espèce : "Bottlenose dolphin", car son nez est pointu en 
forme de bouteille ! Le lendemain, au jour, se seront des "dauphins communs" 
aux flancs et ventres jaunes et blancs. Pourquoi dire "commun" alors que 
chacune de leurs visites nous paraît extraordinaire ? 
Certains diront que c'étaient peut être des requins ????  
Non, non et non ! Les mammifères marins (baleines, dauphins...) ont les nageoires 
caudales (les queues) horizontales, alors que celles des requins sont verticales.

Qu'avez-vous entendu ?
Cette nuit était bien noire et la coque de Batida traçait son sillon avec un 
doux chuintement. Et puis tout à coup un léger bruit de torpille avec des 
formes bondissantes hors de la surface de l'eau au travers l'écume blanche. 
Ce sont nos amis dauphins qui nous offrent un spectacle son et lumière.

Venez, Venez sur le pont !!!
Il fait jour et la vigie nous avertit de la visite de nos camarades, aussi nous 
arrêtons notre journal pour aller admirer cette superbe nature.

"Cétacé" pour aujourd'hui, à bientôt,

BERISAMO
A bord de BATIDA le 25 mai.
42°20 nord / 19°58 ouest.