vendredi 4 mai 2012

Chronique n°18 - La table à carte au vent.


Chères lectrices, chers lecteurs,

Dans le bulletin du 2 mai dernier, nos marins demandent d’expliquer  « Les soucis d’un équipage naviguant au près sur un bateau à voile gîté avec une table à carte au vent ».
Il y a quelques temps déjà, une lectrice souhaitait des indications pour comprendre les termes et expressions utilisés dans le langage nautique. Nous allons faire notre mieux pour répondre positivement à ces attentes avec des mots compréhensibles par tous.

« Les soucis d’un équipage naviguant au près »  

Les "soucis" d’un équipage, sont un raccourci pour exprimer les difficultés du bateau avec lequel chaque équipier digne de ce nom, fait corps. C’est avec son voilier et en son nom que le marin expose ses sentiments comme la joie ou la peine, la déception ou la satisfaction, la raison ou la passion et tout ce qu’un cœur sensible ressent et communique.

« En naviguant au près »

Vous pourriez croire amis béotiens (là vous ouvrirez utilement votre dictionnaire), que « au près » le bateau se rapproche au plus vite de sa destination ! Et bien c’est le contraire, il ne prend pas le chemin le plus rapide. Il compose, il ruse pour lutter contre le vent en faisant des zigzag (on dit remonter au vent). Un peu comme un montagnard qui rencontre une dénivellation trop forte pour l'aborder face à la plus grande pente.
Notre « Batida remonte au près du vent », et c’est une allure fatigante, à la fois pour le matériel et pour l'équipage.  

« sur un bateau à voile gîté »

Il est habituel de représenter sur les dessins, tableaux, photos et films des voiliers gîtés (penchés). Pourquoi, pensez vous à juste titre, oui pourquoi ? C’est bien sûr, pour faire plus joli ! Si, si, si, imaginez les bateaux avec des mâts droits sur la mer : c’est beaucoup moins beau !

 Batida à la gîte


« gîté avec la table à carte au vent »

La table à carte est au cœur du bateau, c'est le cerveau du navire, c'est là que transitent et sont analysées toutes les informations utiles à la bonne marche du bâtiment (un bâtiment flottant bien sûr !). C’est à cette table que sont étudiées les cartes, choisies et tracées les options de route. On y recueille également les informations météo, celles concernant le trafic maritime ainsi que les mails de nos chers lecteurs, c'est aussi à cette place qu’est composé le journal par son rédacteur. Tout cela nécessite du temps et la position « gîté avec la table à carte au vent » devient très rapidement inconfortable pour le navigateur.
L’expression « au vent » mérite aussi une étude attentive : pensez à un promeneur par beau temps.
Notez que pour un marin, le beau temps ne signifie pas grand soleil, mais indique plutôt qu’il y a du vent. Notre promeneur donc, sent le vent rafraîchir un côté et un seul, de son visage : c’est le côté « au vent ». L’autre joue, elle, est « sous le vent ». Si le marcheur sent le souffle également des deux côtés, c’est qu'alors il fait exactement face au vent. Les marins disent « bout au vent » (prononcer boutt…) ou « vent debout ».

Et les soucis ?

Vous avez compris qu’en gîtant, la table à carte et le siège qui soutient le rédacteur du journal, penchent en même temps. Et alors et alors, ça fait quoi me direz-vous ??? Eh bien, les soucis arrivent lorsqu’un coup de gîte plus fort que les autres se produit et éjecte le rédacteur de son siège penché ! 
Il retombe alors lourdement sur son souci, pardon son postérieur !

Nous vous remercions pour votre attention à cette difficile et délicate explication.

Faites-nous part de vos commentaires et autres avis.

Ber et Ber .

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